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26 mai 2006 5 26 /05 /mai /2006 10:51

"Le livre n'a pas disparu, reconnaissons-le. Cependant, disons que tout ce qui dans l'histoire de notre culture et dans l'histoire tout court ne cesse de destiner l'écriture non pas au livre mais à l'absence de livre, n'a cessé d'annoncer, en le préparant, l'ébranlement. Il y aura encore des livres et, ce qui est pis, de beaux livres. Mais l'écriture murale, ce mode qui n'est ni d'inscription ni d'élocution, les tracts distribués hâtivement dans la rue et qui sont la manifestation de la hâte de la rue, les affiches qui nont pas besoin d'être lues mais qui sont là comme défi à toute loi, les mots de désordre, les paroles hors discours qui scandent les pas, les cris politiques - et des bulletins qui dérange, appelle, menace et finalement questionne sans attendre de réponse, sans se reposer dans une certitude, jamais nous ne l'enfermerons dans un livre qui même ouvert tend à la clôture, forme raffinée de la repression. [... ] Plus de livre, plus jamais de livre, aussi longtemps que nous serons en rapport avec l'ébranlement de la rupture. Tracts, affiches, bulletins, paroles de rues ou infinies, ce n'est pas par souci d'efficacité qu'ils s'imposent.  [... ] Comme la parole sur les murs, ils s'écrivent dans l'insécurité, sont reçus sous la menace, portent eux-mêmes le danger, puis passent avec le passant qui les transmet, les perd ou les oublie."V

 

Maurice Blanchot. Tracts, affiches, bulletins,

Comité, bulletin publié par le Comité d'action étudiants-écrivains

au service du Mouvement (Octobre 1968).

 

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21 mai 2006 7 21 /05 /mai /2006 13:51

 

Le livre est là. J'en ai une pile. Prêt de mon sac "Painterman". C'est la première action de révélation. Je ne pouvais rever mieux, dévoiler ma clandestinité, la nuit des musées... le criminel revient toujours sur les lieux du crime... Je n'ai invité que le premier cercle de complice.  Ne voulant pas réitérer le lapin précédent. Pourtant l'imprimeur est ponctuel, tout m'arrive le matin de l'action. J'ai trop tardé, je ne rencontre que Jean Claude et Danielle, seuls complices à paris ce week-end...
La nuit tombe. Il y a du monde au musée. Hélène Delprat intervient dans le musée, projection vidéo, cercueil éparpillé. Une queue de prêt de 100 mètres dans la rue.Je pense alors à  Jean Clair :" pffft, on parle de démocratisation de l'art, pour preuve la queue devant les grandes expositions, mais la fréquentation des expositions temporaires n'a pas bougé depuis 20 ans. Ce qui s'expose c'est l'événement médiatique, pas les oeuvres", peut-on ajouter que toute médiatisation tend à effacer les oeuvres, la médiatisation médiatisant la médiation. Nous rentrons dans le musée, coupant la file, mêlé dans un groupe de privilégié, je ne dois pas me faire voir de la secrétaire générale du  musée, qui cerbère d'entrée m'aurait renvoyé dehors... Il est difficile de circuler, nous ne tiendrons pas longtemps dans la foule. Je vois Henri, mon ex-collègue, je l'adoube agent double, lui offre un livre, il est l'un des premiers à le tenir en main. Ce n'est que justice. Il fait un peu jour encore. Lefevre Jean Claude me propose de prendre quelques photos. Il prend la pose avec le livre. Factice, il est impossible de lire dans la marée.
 
J'arrive à cadrer dans l'image Mathieu l'autoproclamé spécialiste de Gustave Moreau, brocardé dans le livre que tiens LJC...
Cette image vaut à elle seule le déplacement.
La culture et l'art opposé...Nous sortons. Quelques temps dehors,  le couple Lefèvre  seront mes seuls visiteurs. Ils partent, la nuit tombe. Je reçois quelque courriel d'amis désolé de  n'avoir pu venir.  Il y aura d'autres actions de révélation. "Not so easy to be a sphinx".

 

à suivre

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13 mai 2006 6 13 /05 /mai /2006 11:24
2 mai

Lendemain de manifestation du 1er mai...Un graffiti, spectral sur un arrêt de bus, "ne travaillez jamais" image rémanente situationniste. Je cadre avec mon appareil numerdique, belle image possible : en arrière-plan, la place de la république... Damned ! appareil out, les piles sont vides, déjà...

 à peine un mois d'usage, une trentaine de photos... 

A 8h07, je lance mon 4euros90appareilphotonumerdique, joli pavé en vol vers Marianne, éclatement au sol. Sûrement le seul geste pictural de la journée.


13 mai
Avant l'arrivée des apprentis au bagne, j'écris au tableau le slogan situationniste, écrit à la craie par J.M. Mension en 1953 sur les murs de l'institut. "Ne travaillez Jamais" et rajoute une épitaphe, "Jean-Michel Mension is not dead".  Triste écho à l'article du 2 mai. Je n'efface pas le tableau en fermant la salle 31.


voir aussi : nam june paik, Jean-Michel Mension, Allan Kaprow


 

 

 

 

 

 

 

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LAURENT MARISSAL PINXIT

récit des actions picturales

non visibles, non cachées.

PINXIT I (1997-2003)

PINXIT II (2004-2010)

PINXIT III (2011-2016)

PINXIT IV (2017-en cours)

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BRECHT & BRECHT

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CV—BD

 

éditions clandestines S.L.N.D.

 

mise en scène et coopérations

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