Gardien de musée peintre, les mains attachées par les circonstances — un travail alimentaire occupant tout mon temps — j’ai dû reprendre la peinture en dessous de zéro, pour pouvoir peindre en milieu hostile. J’ai dû peindre sans peinture. Par des actions picturales clandestines durant mon temps de travail salarié — renverser ma chaise de gardien, mettre mes doigts dans la peinture fraîche du musée en rénovation, dormir au lieu de surveiller, jouer aux échecs, tourner le dos au public pour regarder un tableau. Puis par des actions syndicalespicturales — provoquer grèves et manifestations, réduire le temps de travail, augmenter l’espace de pause — et ainsi recouvré ma pratique, peindre même en milieu hostile.