— 11 avril 2018. Musée du Barreau de Paris.
Action non alignée #12 : "— Ah l’art ! —", réalisée en marge du débat entre : Hervé Leuwers, historien ) || Michel Laval, avocat || Emmanuel Pierrat, conservateur du musée.
Le 12 juillet 1789, Camille Desmoulins armé de pistolets, apostrophee le peuple sous les arbres du palais royal. La révolution menacée, le révolutionnaire aurait lancé un appel à l’insurrection armés, il aurait cueilli une branche du tilleul qui l’abritait pour la mettre à son chapeau en signe de ralliement, invitant la foule insurgée à se fédérer sous cette éphémère cocarde. Le récit de Camille Desmoulins n’en est pas moins pictural :
– Messieurs, leur dis-je, voici un commencement d'attroupement civique ; il faut qu'un de nous se dévoue, et monte sur une table pour haranguer le peuple. (…) Aussitôt je fus plutôt porté sur la table que je n'y montai (...) Voici ma courte harangue que je n'oublierai jamais : “ (...) M. Necker est renvoyé (...) : ce soir tous les bataillons suisses et allemands sortiront du Champ-de-Mars pour nous égorger. Il ne nous reste qu'une ressource, c'est de courir aux armes et de prendre des cocardes pour nous reconnaître. “ J'avais les larmes aux yeux, et je parlais avec une action que je ne pourrais ni retrouver, ni peindre. Ma motion fut reçue avec des applaudissements infinis. Je continuai : « – Quelles couleurs voulez-vous ? » Quelqu'un s'écria : « Choisissez. » « – Voulez-vous le vert, couleur de l'espérance, ou le bleu de Cincinnatus, couleur de la liberté d'Amérique et de la démocratie ? » – Des voix s'élevèrent : « Le vert couleur de l'espérance ! » – Alors je m'écriai : « -Amis ! le signal est donné (...) Puis, tirant deux pistolets de ma poche, je dis : Que tous les citoyens m'imitent ! (…) on m'avait apporté un ruban vert ; j'en mis le premier à mon chapeau, et j'en distribuai à ceux qui m'environnaient. Depuis, je n'ai cessé de conspirer, avec Danton et Robespierre, contre les tyrans.
LE VIEUX CORDELIER n°5, Camille Desmoulins VIVRE LIBRE OU MOURIR Quintidi Nivôse, 1ère décade, l'an II de la république, une et indivisible.
Au musée, en 2017, un ruban vert autour de la tête et une feuille de tilleul à la boutonnière sont posés sur chacun des bustes qui jalonnent le musée.
Cette installation discrète est la seconde d’une série d’action picturale réalisée au musée par Laurent Marissal. Cette série « la pluie fait partie du procès... »
s’inscrit dans un ouvrage in progress provisoirement intitulé : Pinxit IV ita ius esto, (ainsi soit le droit)