Peindre les gilets de Daniel Buren (Invité par le conservateur Rudy Fuchs, Daniel Buren a créé ses gilets en 1981, pour le Van Abbemuseum. ‘Fuchs’ comme ‘fuschia’, jeu de sonorité qui avait justifié le choix de la couleur des gilets... Pour LA FORCE DE L’ART 01 le commissaire Philippe Vergne est responsable de la réitération, la couleur n’a pas changé.) |
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Daniel Buren, Essai hétéroclite : les gilets, 1981, Soie. Dimensions variables. © Collection de l'artiste |
Les gilets exposées à 'La force de l'art' étaient d'un fuschia plutôt rose. Ayant vérifié sur le site du Van Abbemuseum, et en attendant correction, la pièce de Daniel Buren ne serait pas rentré dans les collections, par ailleurs celle exposée à la force de l'art est indiquée comme 'collection de l'artiste'. Est-ce que ce sont les mêmes gilets ? la couleur sur 25 ans se serait-elle délavée ? Le passage du pourpre au rose me laisse rêveur... Le rose est un rouge dégradé, blanchi dont l es manuels de sémiologie appliquées disent qu'il est un rouge aux connotations affaiblies, adoucies. Du pourpre du Van Abbemuseum au rose de la Force de l'art... dont acte ? Comme on l'a déjà remarqué par ailleurs il est assez joli de constater que le rose se porte sur les murs du musée Gustave Moreau, sur la couverture intérieure de Pinxit, sur la chevelure d'une Punk ou sur les gilets des gardiens de la Force de l'art. Le rose colore ici et là : l'age de fer. Les gardiens de la force de l'art ont-ils aussi ressentie cette uniforme comme un stygmate ? |
Le vêtement des forçats est rayé rose et blanc. Si, commandé par mon coeur l'univers où je me complais, je l'élus, ai-je le pouvoir au moins d'y découvrir les nombreux sens que je veux : il existe donc un étroit rapport entre les fleurs et les bagnards. Jean Genet. Le journal du voleur. Paris, 1949, p.9 (je remercie au passage Alain Kervalla qui m'a rappelé cet incipit de Genet) |
PORT DE L'UNIFORME. Réponses croisées de la question du port du gilet par les gardiens et l'auteur... - Daniel Buren : Non, mais ce type d’action ne peut pas se faire sans consentement ni concertation. J’avais demandé aux organisateurs avant même de refaire confectionner les gilets nécessaires à l’oeuvre, de convoquer tous les jeunes gens qui allaient faire office de gardiens afin de bien leur expliquer le projet en question et de leur demander leur avis. Si une majorité d’entre eux s’était proclamée contre le port de ces gilets, il aurait alors fallu tout bonnement abandonner le projet dans ce contexte. Par contre, une fois que toutes les parties sont d’accord, il n’y a plus aucune raison de contester le processus mis en place. Il faut également prendre conscience que les gilets […] ne sont qu’une partie d’un uniforme dont le principe n’est, quant à lui, jamais mis en question par qui que ce soit. (Daniel Buren, interview, paris-art.com) - Un vanille-fraise : On nous a imposé le port des gilets contre la volonté de l'artiste, prêt à ne pas exposer si les principaux concernés, nous, ne souhaitaient pas porter son oeuvre. Buren n'a rien imposé. la pression c’est Marcadet, pas le critique d'art, notre responsable, m'a-t-on dit, et non Vergne. (propos d'un gardien de la force l'art) - Une vanille-fraise : Ouais, notre responsable de secteur. Je me suis sentit de plus en plus invisible aux yeux des visiteurs, ils regardent le costume criard, pas l’être qui l’habite. Je suis agréablement soulagée depuis la fin de ce travail. (propos d'un gardien de la force l'art) En lire + [ici (2 mo env.)] |
A : Potlach réalisée le dernier jour de l'exposition : [lire la suite]
B : Témoignages des vanilles-fraises (les gardiens) : [lire la suite]
C : Action réalisée le jour du vernissage : [lire la suite]
D : Peindre les gilets de Daniel Buren : [lire la suite]
E : Poussières : [lire la suite]
Télécharger 'potlach à la force de l'art' : [ici (2 mo env.)]
voir le Potlach réalisé au musée Gustave Moreau
auprès des gardiens, en compagnie d'Elisabeth Lebovici : 1 2 3 4
Voir monochrome une action au musée gustave moreau relative à cette peinture [ici]