¬NADA, la no nada, un non rien, un non non. Revue épisodique, expose les actions non visibles non cachées réalisées par painterman en milieu hostile comme en Arcadie. Après Robert Linhart (cf n°38) c’est un entretien avec Anne Querrien qui nous permet de rêver au mois de mai en octobre (date de sortie de ce numéro octobre 2017)... Un numéro soixante-huitard.
Parce que : «— Ceux pour qui mai 68 n'était ni une surprise divine ni une menace extrême mais simplement une étape dans une longue lutte, ne sont pas invités aux commémorations1.» Parce que nous souscrivons plus que jamais à cette formule rédigée par le Comité d'action étudiants-écrivains en mai 68 : «— Nous poussons le refus jusqu’à refuser de nous intégrer dans des formations politiques qui se réclament de refuser ce que nous refusons. Nous refusons le programme des institutions oppositionnelles, nous refusons que notre refus, ficelé, empaqueté, porte une marque.»
1. Jean-François Vilar, «Le temps des fossoyeurs» in Rouge11 mai 1978.
2. Animatrice du mouvement du 22 mars 1968, sociologue, urbaniste, auteur d’un ouvrage sur l’école mutuelle, co-directrice des revues Chimères et de Multitudes.
Parce qu’au travers des actions non alignées c’est le programme énoncé par Félix Guattari en 1970 que nous tentons modestement de réaliser, micro groupuscule éphémère sans moyen ni désir de subvention : «— Pourquoi les groupuscules, au lieu de se bouffer les uns les autres ne se multiplieraient-ils pas à l’infini ? A chacun son groupuscule ! Dans chaque usine, dans chaque rue, chaque école. Enfin le règne des comités de base ! Mais des des groupuscules qui accepteraient d’être ce qu’ils sont là où ils sont. Et si possible une multiplicité de groupuscules qui se substitueraient aux institutions de la bourgeoisie : la famille, l’école, le syndicat, le club sportif, etc. Des groupuscules qui ne craindraient pas, outre leurs objectifs de lutte révolutionnaire, de s’organiser pour la survie matérielle et morale de chacun de leurs membres et de tous les paumés qui les entourent… »
Et parce que sans aucune modestie nous nous éprouvons comme des enfants de mai, ceux dont parlent Deleuze & Guattari: «— Les enfants de Mai 68, on les retrouve un peu partout, ils ne le savent pas eux-mêmes, et chaque pays en produit à sa manière. Leur situation n’est pas brillante. Ce ne sont pas de jeunes cadres. Ils sont bizarrement indifférents, et pourtant très au courant. Ils ont cessé d’être exigeants, ou narcissiques, mais savent bien que rien ne répond actuellement à leur subjectivité, à leur capacité d’énergie. Ils savent même que toutes les réformes actuelles vont plutôt contre eux. Ils sont décidés à mener leur propre affaire, autant qu’ils peuvent. Ils maintiennent une ouverture, un possible. Leur portrait poétisé, c’est Coppola qui l’a fait dans Rusty James ; l’acteur Mickey Rourke explique: « C’est un personnage qui est un peu au bout du rouleau, sur la tranche. Il n’est pas le genre Hell’s Angel. Il a des cellules grises, en plus il a du bon sens. Un mélange de culture venant de la rue et de l’université. Et c’est ce mélange qui l’a rendu fou. Il ne voit rien. Il sait qu’il n’y a aucun boulot pour lui, puisqu’il est plus fûté que n’importe quel type prêt à l’engager… (Libération, 15 février 1984) » 3.
3. Gilles Deleuze, Félix Guattari « Mai 68 n'a pas eu lieu. […] », Chimères 2007/2 (N° 64), p. 23-24.
Le numéro est déjà épuisé, vous pouvez en commander les quelques exemplaires mais à un prix inadmissible. Les lecteurs motivés et curieux d'une autre parole sur mai 68 peuvent nous envoyer leur courriel par mail privé, on leur enverra une version pdf.
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