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30 décembre 2006 6 30 /12 /décembre /2006 15:34

Intervention picturale

fainéants, décembre 2006

Intervention sur une chaîne tv numérique
DEMAIN TV, émission : de quoi demain sera fait ?

Présentateur : André bercoff
Les invités : Francs Adams, père au foyer ; Thibault Lanxade, PDG de l’entreprise
Gazinox ; Anne Sophie Bellaiche, journaliste pour l’hebdomadaire économique Challenges ; Marc Blondel, ancien secrétaire générale de Force ouvrière ; Michel Lallement, sociologue du travail ; Laurent Marissal, peintre.

 

 

Je suis invité sur la chaîne de télé cablé DEMAIN TV

pour l’émission ‘de quoi demain
sera-fait ?’, la question du jour : ‘les français sont-ils fainéants’

Une des script de la chaîne m’a vu dormir en vidéo sur internet.

Ils passent les séquence paresse et de sieste sous un cerisier pour illustrer leur programme, et me font intervenir pour le débat.

 

De quoi demain sera fait ?
première diffusion le 27 janvier 2007
Chaîne cablée demain tv

 

Présentateur : André bercoff
Les invités : Francs Adams, père au foyer ; Thibault Lanxade, PDG de l’entreprise
Gazinox ; Anne Sophie Bellaiche, journaliste pour l’hebdomadaire économique Challenges ; Marc Blondel, ancien secrétaire générale de Force ouvrière ; Michel Lallement, sociologue du travail ; Laurent Marissal, peintre.

 

Outre la participation au débat,

j'ai eu le temps de réaliser une micro action picturale.

Sur le plateau, j’exhibe Pinxit et une palette sur laquelle je m’appuie, tambourine. Je suis un guerrier Iowa (ils se nomment ceux qui dorment) mais
j’oublie de le préciser lors du débat. Deux de mes vidéos ‘la sieste’ et ‘la
sieste sous un cerisier’ sont projetées comme intermède. J’oublie aussi de
parler de Paradjanov, de Cocteau... Après l’enregistrement, avant de
m’esquisser je fais un petit potlach de Pinxit. N’ayant pas la chaîne cablé, je
rate le programme... La chaîne ne m’envoi pas de copie mais me rembourse
le taxi. J’aurai du rester au lit.

EXTRAIT DE MES PROPOS TÉLÉVISUELS
à Marc Blondel : - Votre aveu est enregistré ‘les syndicat ne veulent pas la révolution et sont des soupapes pour éviter le débordement des contestations’, je vous salue Monsieur pour votre franchise, ces propos sont rarement tenue à l’antenne, j’espère qu’ils ne seront pas coupé !

au chef d’entreprise, (celui-ci se plaint “les ‘jeunes’ ne veulent pas travailler”) : - Combien avez-vous de salariés ? 700 ? Et à partir de ces 700 salariés, vous déduisez que
LES jeunes ne veulent pas travailler ? Non, les jeunes veulent travailler, ils veulent s’insérer dans la vie active, c’est bien là le drame.

au ‘paresseux’ : - Vous ne travaillez pas mais votre femme travaille pour vous. Je n’appel pas cela de la paresse miltante, mais du proxénétisme. Pourquoi pas, si le plaisir est là.

au présentateur : - la paresse est une arme dans la joute mené contre l’aliénation. La sieste est une botte efficace. Je fais de l’improductivité de la paresse une force de résistance. Esquive car je retourne ma propre improductivité de fait (aliéné, ma force de travail
m’échappe) en improductivité pour l’employeur.
- Moi situ ? non ce n’est pas une insulte.
 

souvenir tv de michel lallement, sociologue du travail
qui nous a fait l'amitié de rédiger ce texte 18 mois plus tard.



Mon premier souvenir de l’émission est la recherche du studio, perdu quelque part dans un endroit improbable en banlieue me semble-t-il, au bout d’une enfilade de pavillons dans une rue en pente. J’ai accepté l’invitation parce que le sujet était dans mes cordes (même si l’intitulé était détestable et démagogique à souhait) et que, de surcroît, j’avais fini un livre sur le travail, qui devait paraître quelques temps après (l’éditeur enverra d’ailleurs la couverture à la TV pour incrustation en fond d’écran durant l’émission). De mémoire, l’accès au studio obligeait à passer par une petite cour dotée d’un poste de surveillance et d’une lourde porte ensuite. Accueil par la chargée de presse qui m’avait contacté par email. Nous nous retrouvons à plusieurs à attendre dans des banquettes qui dessinent un salon, perdu dans un plus grand espace qui donnent sur plusieurs locaux de travail. Je m’assois. A ma droite, un jeune chef d’entreprise flanqué d’une secrétaire toute en blondeur. Plus à droite encore, une journaliste dont j’ai oublié l’appartenance : une revue dédiée aux questions économiques je crois, et plutôt grand public. A ma gauche, Marc Blondel, ancien responsable de FO, que je reconnais immédiatement, mais que je ne connais pas et qui, a fortiori, ne me connais pas davantage. Un homme devise avec lui tout le temps de  l’attente. Je n‘ai pas souvenir d’avoir entr’aperçu sur les banquettes les autres personnes, dont vous, qui seront ensuite en plateau.
Après passage au maquillage, nous sommes conduits sur les lieux de l’enregistrement, juste derrière la salle d’attente. Il y a quelque chose de Tintin chez les soviet dans l’organisation du plateau. Côté face, une table basse entourée de fauteuils dans lesquels prennent place les invités. Le mobilier me paraît plutôt kitsch, parfum des années soixante. L’animateur – Caton je crois, un journaliste que j’ai entraperçu une fois ou deux à la télé – trône au centre, fiches en main, verbe haut. Côté pile, un amas de matériel, des hommes et des femmes affairés, un envers de décors bricolés à coup de planches plus ou moins bien agencées…
    Sur le plateau, je m’installe (on m’installe ?) dans un siège placé  tout à droite de la ronde ouverte que dessinent les sièges. A ma droite, un garçon d’une quarantaine d’années/. Ancien urbain et intermittent du spectacle (technicien du son me semble-t-il), il a tout laissé tomber pour s’installer quelque part au milieu de nulle part. Fini le travail, bonjour la vie avec compagne et campagne. Un cran plus loin, l’animateur qui ne cesse de discourir en aparté avant l’enregistrement avec la « star » de l’émission, l’ancien leader de FO en l’occurrence. M. Blondel est justement placé à la droite de Caton. Viennent ensuite le jeune chef d’entreprise puis vous. La journaliste du magasine économique n’est finalement pas conviée à prendre place  sur le plateau. Une fois prochaine peut-être ? Une stratégie qui ressemble à coup sûr au surbooking des compagnies aériennes : on invite plus de personnes que besoin pour être sûr d’avoir assez de présent. J’échappe à la censure…
    La composition du plateau est sans grande surprise : les profils sont pour le moins tranchés ! , Mon sentiment à ce moment est, qu’il m’appartient de jouer le « sociologue de service », qui va devoir défendre le travail. L’émission porte en effet sur la valeur du travail, thème qui revient fort alors dans l’actualité politique et social. Je n’ai plus trop souvenir de la façon dont les questions et interventions se sont enchaînées. En vrac, voici ce qu’il me revient en tête.
Un petit film ouvre l’émission. Je n’ai plus souvenir du contenu. Puis vient le temps du débat. Témoignage anti-travail d’abord du jeune exilé à la campagne, dont on apprend que sa compagne permet par son emploi de faire bouillir la marmite. Lui se sent bien en exil campagnard et revoit au coup par coup, à l’occasion de petits boulots volontaires, ses anciens camarades. Le chef d’entreprise : il est préoccupé par l’attitude des jeunes qui ne veulent pas travailler, s’insérer durablement dans l’entreprise… Il m’enverra par la suite des documents : il a fondé une association de réflexion à ce sujet, mobilise du beau monde économique et politique pour agir en faveur de l’intégration des jeunes dans et par l’entreprise, il me sollicite par deux fois à ce sujet, mais trop affairé je ne donnerai pas suite. M. Blondel : vieux briscard des médias, il happe souvent et longtemps la parole. Défend le travail à la papa, celui des mineurs… et en même temps explique qu’il s’est trompé en défendant les 35 heures, que ce fût une erreur. Vous : présentation de votre expérience de lutte contre le travail… depuis l’intérieur du monde du travail. J’ai souvenir de l’évocation de vos yeux de papiers (que je retrouve dans l’ouvrage que vous avez la gentillesse de me donner après l’émission) pour simuler l’éveil du gardien de nuit alors même que vous vous êtes assoupi. Je ne partage pas vos thèses mais j’aime vraiment beaucoup cette stratégie de sape, de résistance et d’imagination mêlées pour subvertir l’ordre ordinaire du travail. Je me régalerai à vous lire ensuite et à regarder les photos  qui égayent votre ouvrage. Qu’ai-je fais et dit pour ma part ? Je ne sais plus très bien. Défense du travail bien sûr, puisque c’est là ma conviction de sociologue, avec souci – du moins je l’espère – de nuance : il ne s’agit pas d’être pour ou contre le travail, les réalités sont multiples, etc. J’ai dû aussi revenir sur les jeunes et le travail : les discours convenus à ce sujet m’exaspèrent.
    Pour le reste, j’ai juste souvenir que j’ai appris deux choses en termes de rhétoriques audiovisuelles. M. Blondel s’est un moment emparé de la parole et s’est targué de connaître le monde de la mine. Comment réfuter alors son point de vue ? Cette manière d’imposer une idée ne me plaît guère. Juste après, je parle à mon tour, explique d’emblée que je suis lorrain et que je connais aussi les mines et les mineurs. Argument d’autorité classique, mais qui permet de donner plus de crédit à ce que je raconte. Aucune raison de laisser aux autres le monopole des ficelles de la persuasion. Autre souvenir : au début de l’émission, j’attends sagement mon tour dans la distribution de la parole par l’animateur. Très vite, je m’aperçois que pour exister il ne  faut pas attendre mais ne pas hésiter à couper, réagir, s’imposer… La prestation télévisuelle est aussi une lutte ! Je ne sais combien de temps a duré l’émission. Comme toujours, le temps file à ne pas s’en apercevoir. Sentiment dominant : je n’ai pas eu le temps de dire ce que j’avais envie. Mais c’est pareil à chaque fois qu’il m’arrive de passer sur un média. Après l’émission, rite habituel d’échange des cartes de visite. Je crois aussi que c’est là que vous m’avez fait cadeau de votre livre. Retour ensuite vers le métro, et plongée habituelle vers le quotidien.
Michel Lallement

 

 

 

 http://www.demain.fr

 

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commentaires

A
ta bd est choucarde! d\\\'ailleur les  bulles  benh  oui!
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LAURENT MARISSAL PINXIT

récit des actions picturales

non visibles, non cachées.

PINXIT I (1997-2003)

PINXIT II (2004-2010)

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