11 septembre 2024
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Laurent Marissal, Portrait du terroriste en amateur d'art
Dijon, éditions les presses du réel / Al Dante, juin 2024
14 x 21 cm, 268 pages
Conversation sur l'art, réelle et imaginaire, en 13 tableaux entre Jann-Marc Rouillan ex-membre d'Action directe et Laurent Marissal, peintre.
Après Brecht & Brecht portrait croisé du dramaturge allemand et de l'artiste fluxus homonyme, c'est un terroriste, Jann-Marc Rouillan, ex-membre d'Action directe qui est le motif de ce livre composé par Laurent Marissal. L'ouvrage met en scène la rencontre du peintre et du terroriste à travers un montage de citations, de conversations (réelles et imaginaires) et de dessins.
En treize tableaux, le lecteur verra le portrait du terroriste se composer d'une rencontre entre action painting et action directe ; du ravissement du ravisseur du tableau ravi ; d'une dérive ; d'un détour par l'Espagne antifranquiste ; d'un musée où l'art arme l'œil ; de la traversée de la maison d'un frère Caïn ; de la différenciation de l'art, de la politique ; d'une cour de prison ; de gros titres de journaux en guise de maquillage ; d'une pratique non servile ; d'un art par-delà sa marchandisation ; d'un art pensé comme avant garde de l'avant garde. Ce que ce livre ne dit pas mais montre c'est qu'au regard du politique comme du peintre : ce qui qualifie une action – ouverte à toutes les bâtardises – c'est ce qu'on en fait.
« Portraiturer Jann-Marc Rouillan, membre d'Action directe, c'est placer le chevalet devant un terroriste qui a passé plus de 20 ans emprisonné. Il a purgé sa peine. Il reste pourtant l'une des figures exemplaires du proscrit contemporain. Irrécupérable Méduse, il incarne le mal absolu en politique. Portraire le mal ce n'est pas s'adonner au mal. Matisse peignant St-Dominique n'est pas dominicain. Faire face au mal, c'est vérifier auprès du mal que l'art est par-delà le bien et le mal. Pour figurer la Méduse, s'il espère être fascinant, le peintre ne devra pas être fasciné. L'art sera pour le peintre un bouclier de Thésée. Si parler d'art c'est déjà peindre, parler d'art avec cet ennemi déclaré, c'est encore peindre. »
En treize tableaux, le lecteur verra le portrait du terroriste se composer d'une rencontre entre action painting et action directe ; du ravissement du ravisseur du tableau ravi ; d'une dérive ; d'un détour par l'Espagne antifranquiste ; d'un musée où l'art arme l'œil ; de la traversée de la maison d'un frère Caïn ; de la différenciation de l'art, de la politique ; d'une cour de prison ; de gros titres de journaux en guise de maquillage ; d'une pratique non servile ; d'un art par-delà sa marchandisation ; d'un art pensé comme avant garde de l'avant garde. Ce que ce livre ne dit pas mais montre c'est qu'au regard du politique comme du peintre : ce qui qualifie une action – ouverte à toutes les bâtardises – c'est ce qu'on en fait.
« Portraiturer Jann-Marc Rouillan, membre d'Action directe, c'est placer le chevalet devant un terroriste qui a passé plus de 20 ans emprisonné. Il a purgé sa peine. Il reste pourtant l'une des figures exemplaires du proscrit contemporain. Irrécupérable Méduse, il incarne le mal absolu en politique. Portraire le mal ce n'est pas s'adonner au mal. Matisse peignant St-Dominique n'est pas dominicain. Faire face au mal, c'est vérifier auprès du mal que l'art est par-delà le bien et le mal. Pour figurer la Méduse, s'il espère être fascinant, le peintre ne devra pas être fasciné. L'art sera pour le peintre un bouclier de Thésée. Si parler d'art c'est déjà peindre, parler d'art avec cet ennemi déclaré, c'est encore peindre. »
disponible ici : les presses du réel / Al Dante